Je pars bientôt, je pars bientôt, je pars bientôt! Je verrais plus la tête de mes profs, de mes chers camarades de classe et de mon meilleur ami qui est en train de mal tourner (bon, c’est vrai, c’est certainement très lâche de le laisser comme ça, m’enfin d’un autre côté, tout ce dont il se rend compte en ce moment, c’est que je lui fais la tronche, sans qu’il sache pourquoi. Laissons-le mariner dans son jus, toute magnanime que nous sommes…). Bon, je ne verrais plus mon chéri pendant deux semaines. Mais on devrait survivre, hein, les sms et msn ça existe, et puis deux semaines, ce n’est pas insurmontable.
Vacances, vacances, vacances!!!! Demain, après 2h d’histoire, à gratter façon secrétaire, je suis en vacances!!! Y’a de quoi être euphorique. Bon, sachant que j’ai un bac Blanc de latin à la rentrée et pas mal de DS à préparer, en plus de mes forums jdr sur lesquels j’accumule mon retard pour mieux le désacumuler après…
Et puis cet imbécile, là, arrogante, prétentieux, qui ne comprend pas pourquoi je ne suis pas contente, alors que ça fait une semaine qu’il me manque de respect, qu’il me prend pour une poire et qu’il me dit que je suis moche, grosse et tuti-quanti… Je commence à me demander s’il n’est pas vraiment un pauvre con, comme M. me le répète souvent. M’enfin, faut dire que M. est assez subjectif vis-à-vis de lui. Mais ça me fait mal. Pas vraiment ses piques, j’y suis habituée (quoiqu’il n’a jamais été aussi blessant, et je ne m’en suis jamais pris plein la figure à ce point). Mais son attitude. Pas d’excuse. Et une totale incompréhension. « Pourquoi t’es méchante? » qu’il me demande encore. Je sais bien que son avis n’est pas le seul que je peux recevoir. Mais j’y peux rien, ce mec compte pour moi, parce qu’il m’a aidé, que j’ai eu sa main dans la mienne et ses bras autour de moi quand je pleurais, et parce qu’il a su parfois me redonner le sourire, ou me proposer une sortie quand ça allait pas. Mais je me demande si je dois laisser cette reconnaissance là prendre le pas sur le fait que là, maintenant, tout de suite, il commence à déconner sérieusement. Je veux bien être indulgente, me dire qu’on a tous besoin de vacances, mais n’empêche, je m’inquiète, et ça m’énerve de m’inquiéter pour lui. Et je me déçois à être déçue par son attitude, parce que je me rends compte que, peut-être, je me suis fait des illusions, que je lui ai attribué des qualités qu’il n’avait pas, ou que j’ai bâti notre amitié de manière totalement inégale, sur des mirages.
Peut-être que dans deux semaines, il me sautera au cou. Je n’en sais rien. Je ne peux pas dire que je m’en fiche. Si je le perds, c’est la vie, 2 ans et demi, c’est peut-être assez pour ne plus se supporter. Mais j’aurais mal, je le sais. C’est un peu une trahison, un peu comme quand on nous balance une vanne, et qu’on s’imagine qu’il y a une pointe de sincérité sous la touche d’humour. C’est exactement ce que je ressent. Je me sens trahie, je sais que c’est inévitable, je voudrais aller lui parler, et m’en éloigner en même temps, parce que je ne sais pas si je pourrais changer quelque chose à la situation. J’ai toujours eu un peu peur de déranger son petit monde construit autour de son ego, et maintenant que celui-ci commence à empiéter sur le mien et à me bouffer, ça me fous encore plus la trouille, parce que je me dis que peut-être, je vais faire empirer les choses. Peut-être qu’il vaut mieux laisser tomber, abandonner, voir comment ça va évoluer. J’ai deux semaines pour réfléchir. Peut-être qu’il va se calmer. Sinon, j’oublierais combien il m’a aidée. Je n’irais peut-être pas jusqu’à lui dire ses quatre vérités, ça m’impliquerais trop, et ça me montrerait aussi un peu combien je me suis trompée. C’est un drôle de coup au coin de la joue, ça fait mal, c’est amer, et j’ai du sang dans la bouche.
Galathée.